« Chacune de nos lecture est une graine qui germe » Jules RENARD

 

Une fois par mois nous nous réunissons à une quinzaine de personnes pour échanger autour d’un ou deux livres, choisis d’un commun accord et lus par l’ensemble du groupe. Le but est de passer un bon moment d’échange et de convivialité en partageant avec d’autres les moments d’émotions ressentis au cours de la lecture des ouvrages retenus.

Certains livres nous marquent plus que d’autres et ont parfois des effets inattendus sur nous. Ils peuvent nous procurer des moments de plaisir, de rêve ou d’évasion, nous faire rire, mais aussi nous bouleverser ou nous laisser indifférents, voire nous barber. Il y a des livres difficiles à lire, de par leur contenu, leur sujet, leur style. Mais rien ne nous oblige à les lire et peut-être que le débat nous fera changer d’avis . Certains ouvrages nous documentent, nous interpellent sur des sujets de société, d’histoire, de culture, de religion, ou nous font découvrir des pays lointains, voire inconnus. Ils nous laissent des impressions , des images qui de toutes façons nous enrichissent toujours.

Notre rôle de lecteur consiste à présenter pendant quelques minutes ce livre à tour de rôle pour les personnes qui le désirent et ainsi partager notre ressenti, donner notre opinion qui ne doit pas être seulement :

– j’ai aimé ou j’ai pas aimé, ou je n’ai pas pu le lire, mais dire pourquoi ? . Et ainsi ouvrir le débat.

Nous pouvons présenter ce livre en faisant apparaître son originalité, tout en précisant le thème abordé, où l’action se situe, à quelle époque, etc. Discuter du style, de l’écriture, de l’intérêt du livre, voire en lire quelques passages… Parler de l’auteur …Comparer…

Deux animateurs ou animatrices seniors volontaires bénévoles, organisent la réunion. Leur rôle est d’accueillir les nouveaux venus, de gérer au mieux les prises de parole, de réguler le temps d’intervention, relancer ou calmer le débat, veiller à ce que tout ceux qui désirent parler peuvent le faire afin que tout se passe au mieux et que toutes les personnes présentes repartent contentes.

NOS  PROCHAINES LECTURES : 

Madame HAYAT de Ahmet ALTAN

Fazil, le jeune narrateur de ce livre, part faire des études de lettres loin de chez lui. Devenu boursier après le décès de son père, il loue une chambre dans une modeste pension, un lieu fané où se côtoient des êtres inoubliables à la gravité poétique, qui tentent de passer entre les mailles du filet d’une ville habitée de présences menaçantes.
Au quotidien, Fazil gagne sa vie en tant que figurant dans une émission de télévision, et c’est en ces lieux de fictions qu’il remarque une femme voluptueuse, vif-argent, qui pourrait être sa mère. Parenthèse exaltante, Fazil tombe éperdument amoureux de cette Madame Hayat qui l’entraîne comme au-delà de lui-même. Quelques jours plus tard, il fait la connaissance de la jeune Sila. Double bonheur, double initiation, double regard sur la magie d’une vie.
L’analyse tout en finesse du sentiment amoureux trouve en ce livre de singuliers échos. Le personnage de Madame Hayat, solaire, et celui de Fazil, plus littéraire, plus engagé, convoquent les subtiles métaphores d’une aspiration à la liberté absolue dans un pays qui se referme autour d’eux sans jamais les atteindre.

Pour celui qui se souvient que ce livre a été écrit en prison, l’émotion est profonde.

 Offrande au crépuscule de Pierre RABHI.

Ce livre est le récit de l’aventure extraordinaire qui a conduit Pierre Rabhi, au début des années quatre-vingt, à la rencontre du Burkina Faso, où il a enseigné ses méthodes d’agroécologie auprès des paysans les plus pauvres.Cette expérience lui a permis de mettre en regard la désertification des sols et celle de l’âme. Il appelle à une évolution des consciences pour que l’être prenne le pas sur l’avoir. Les pénuries et les famines ne peuvent être une fatalité alors que notre planète recèle de quoi satisfaire les besoins…

Véritable hymne à la vie et à la terre mère, l’offrande au crépuscule a reçu le prix des Sciences sociales agricoles du ministère de l’agriculture en 1989.

« L’avenir est plus que jamais au respect du vivant avec un humanisme construit sur la solidarité des êtres humains »

Kilomètre zéro de de Maud ANKAOUA.

Et vous, jusqu’où irez-vous pour sauver une amie ?

Maëlle, directrice financière d’une start-up en pleine expansion, vit le rythme effréné de ses journées ; sa vie se résume au travail, au luxe et à sa salle de sport. Ses rêves… quels rêves ? Cette vie bien rodée ne lui en laisse pas la place jusqu’au jour où sa meilleure amie, Romane, lui demande un immense service. Question de vie ou de mort.

Maëlle, sceptique, accepte la mission malgré elle. Elle rejoint le Népal, où l’ascension des Annapurnas sera un véritable parcours initiatique. 

Le sang de suffit pas d’Alex TAYLOR

  1. Dans les montagnes enneigées de l’Ouest de la Virginie, un voyageur affamé arrive près d’une cabane isolée. Reathel erre depuis des mois, flanqué d’un dogue féroce. Mais l’entrée lui est refusée par un colon hostile qu’il n’hésite pas à tuer. Il découvre alors à l’intérieur une jeune femme, Della, sur le point d’accoucher. L’enfant naît dans cette solitude glaciale. Pourtant, le froid, la faim et l’ourse qui rôde dans les parages ne sont pas les seuls dangers pour la mère et le nouveau-né. Car ce dernier a été promis à la tribu Shawnee : c’est le prix à payer pour que Blacktooth, leur chef, laisse les Blancs du village environnant en paix. Alors que les Shawnees se font de plus en plus impatients, le village envoie deux frères à la poursuite de Della, désormais prête à tout pour sauver son bébé.

NOS COUPS DE COEURS

Les Raisins de la colère est un roman de John Steinbeck publié en 1939. L’auteur reçoit pour cette œuvre le prix Pulitzer en 1940. L’intrigue se déroule pendant la Grande Dépression et le lecteur suit les aventures d’une famille pauvre de métayers, les Joad, qui est contrainte de quitter l’Oklahoma à cause de la sécheresse, des difficultés économiques et des bouleversements dans le monde agricole. Alors que la situation est presque désespérée, les Joad font route vers la Californie avec des milliers d’autres Okies (habitants de l’Oklahoma), à la recherche d’une terre, d’un travail et d’un avenir.

Ce roman met fin à la période la plus sociale de l’œuvre de l’écrivain américain et clôt, avec En un combat douteux (1936) et Des souris et des hommes (1937), ce que les critiques appellent parfois la « trilogie du travail » (labor trilogy) ou la « trilogie du Dust Bowl » (Dust Bowl trilogy).

Il figure à la 10e place dans la liste des cent meilleurs romans de langue anglaise du xxe siècle établie par la Modern Library en 1998.  Une adaptation cinématographique a été réalisée en 1940 par John Ford, avec Henry Fonda (la fin du film étant différente de celle du roman).

Les vertueux est dans la veine de Ce que le jour doit à la nuit, chef d’œuvre de l’écrivain algérien le plus connu en France. Un grand roman où des histoires personnelles racontent la grande Histoire. Du souffle, Yasmina Khadra en a. Et il en faut pour écrire cette fresque qui décrit avec beaucoup de justesse l’Algérie du début du XXe siècle qui commence à la veille de Première Guerre mondiale. Yasmina Khadra, confirme avec Les vertueux qu’il demeure un formidable conteur. Un grand roman populaire, dans le sens le plus noble du terme. Tout commence par un marché de dupes. Yacine, jeune berger très pauvre, se voit proposer un pacte par un caïd : il part en France faire la guerre à la place de son fils en échange d’une ferme pour ses parents. Dans une société féodale, le caïd « était à l’image du bon Dieu. Il pouvait faire d’un vaurien un notable et d’un insolent un gibier de potence, sauf qu’il était plus enclin à sévir qu’à gratifier ». Et voilà le jeune Yacine dans les tranchées à place du fils de Hamza. Quatre ans à se battre contre « les Boches » et à essayer de survivre. Son retour, Yacine l’imaginait comme une promesse de jours meilleurs. Mais on attendait de lui, le héros, de disparaître pour que l’usurpateur puisse apparaître en pleine lumière.

C’est un merveilleux conte que nous propose le romancier et homme de théâtre Cyril Gély. Celui d’un homme qui voue sa vie à la fabrication des violons à Crémone pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Être doué de ses mains ne suffit pas au jeune Antonio. Pour atteindre l’excellence il lui faudra, comme lui a expliqué son vieux maître Amati, comprendre pourquoi il le fait. Pour y parvenir le jeune Antonio, dont vous ne connaîtrez le nom qu’à la fin du roman, va voyager dans toute cette Italie du Nord qui nous fait tant rêver. À Mantoue, Vérone, Plaisance, Brescia. À Venise aussi car la Sérénissime domine la région même si les Vénitiens sont guerre avec les Turcs. Mais c’est dans les Dolomites qu’Antonio trouvera son secret, dans ces montagnes roses où l’on parle un italien mâtiné d’allemand. Antonio y découvrira non seulement des arbres qui donneront vie à ses instruments. Il serait dommage de louper ce roman constitué de courts chapitres, si faciles à lire. Un récit qui nous comble de bonheur en nous faisant découvrir des personnages attachants et qui sont en plus rentrés dans l’histoire.

Sources: 

Textes: www.wikipedia.fr

Images: 

Les raisins de la colère : première couverture aux éditions vikings 1939

Les vertueux:  couverture aux éditions AC Edition, Tunis

La fôret des violons : image crée par « Ombre et lumière »