« Chacune de nos lecture est une graine qui germe » Jules RENARD

 

Une fois par mois nous nous réunissons à une quinzaine de personnes pour échanger autour d’un ou deux livres, choisis d’un commun accord et lus par l’ensemble du groupe. Le but est de passer un bon moment d’échange et de convivialité en partageant avec d’autres les moments d’émotions ressentis au cours de la lecture des ouvrages retenus.

Certains livres nous marquent plus que d’autres et ont parfois des effets inattendus sur nous. Ils peuvent nous procurer des moments de plaisir, de rêve ou d’évasion, nous faire rire, mais aussi nous bouleverser ou nous laisser indifférents, voire nous barber. Il y a des livres difficiles à lire, de par leur contenu, leur sujet, leur style. Mais rien ne nous oblige à les lire et peut-être que le débat nous fera changer d’avis . Certains ouvrages nous documentent, nous interpellent sur des sujets de société, d’histoire, de culture, de religion, ou nous font découvrir des pays lointains, voire inconnus. Ils nous laissent des impressions , des images qui de toutes façons nous enrichissent toujours.

Notre rôle de lecteur consiste à présenter pendant quelques minutes ce livre à tour de rôle pour les personnes qui le désirent et ainsi partager notre ressenti, donner notre opinion qui ne doit pas être seulement :

– j’ai aimé ou j’ai pas aimé, ou je n’ai pas pu le lire, mais dire pourquoi ? . Et ainsi ouvrir le débat.

Nous pouvons présenter ce livre en faisant apparaître son originalité, tout en précisant le thème abordé, où l’action se situe, à quelle époque, etc. Discuter du style, de l’écriture, de l’intérêt du livre, voire en lire quelques passages… Parler de l’auteur …Comparer…

Deux animateurs ou animatrices seniors volontaires bénévoles, organisent la réunion. Leur rôle est d’accueillir les nouveaux venus, de gérer au mieux les prises de parole, de réguler le temps d’intervention, relancer ou calmer le débat, veiller à ce que tout ceux qui désirent parler peuvent le faire afin que tout se passe au mieux et que toutes les personnes présentes repartent contentes.

NOS  PROCHAINES LECTURES : 

L’ÉTRANGÈRE

Valérie Torania

À propos

«Elle tricote. Je sors mon carnet. – Raconte-moi précisément ce qui s’est passé dans les convois… – Plus tard… Je rêve de recueillir cette histoire qui est aussi la mienne et elle s’y oppose comme une gamine butée. – Quand plus tard ? – Quand tu auras eu ton bébé.» Aravni garde farouchement le silence sur son passé. Sa petite-fille, Valérie, aimerait pourtant qu’elle lui raconte son histoire, l’Arménie, Alep, Constantinople et Marseille.Dans ce récit qui traverse le siècle, elle écrit le roman de la vie, ou plutôt des vies d’Aravni : de la toute jeune fille fuyant le génocide arménien en 1915 jusqu’à la grand-mère aussi aimante qu’intransigeante qu’elle est devenue, elle donne à son existence percutée par l’Histoire une dimension universelle et rend hommage à cette grand-mère «étrangère de la plus belle façon qui soit.

 

LE GRAND SECRET

Barjavel René

 GRANDS TEXTES DU XXe SIÈCLE C’est l’histoire d’un couple séparé par un extraordinaire événement, puis réuni dans des circonstances telles que jamais un homme et une femme n’en ont connu de pareilles. C’est aussi l’histoire d’un mystère qui, depuis 1955, a réuni, à l’insu de tous, par-dessus les oppositions des idéologies et des impérialismes, les chefs des plus grandes nations. C’est ce grand secret qui a mis fin à la guerre froide, qui a causé l’assassinat de Kennedy, qui explique le comportement de De Gaulle en mai 1968, qui a rendu indispensables les voyages de Nixon à Moscou et à Pékin. C’est le secret de la plus grande peur et du plus grand espoir du monde.

Prix Maison de la Presse – 

L’HEURE DU ROI

Boris Khazanov

Traduit du RUSSE par ELENA BALZAMO

 

À propos

« Pareille à une flaque d’eau qui attire et absorbe une simple goutte, l’occupation se mit en place presque instantanément, avec la facilité d’une loi naturelle. L’essentiel avait eu lieu pendant que la ville dormait, et les habitants, surpris, s’ accommodaient du nouvel état de choses comme un malade qui revient à lui après une anesthésie et qui apprend qu’on l’a déjà opéré et qu’il ne lui reste plus qu’à s’habituer à vivre sans ses jambes. ».
Cédric X est le souverain d’un royaume minuscule et glacé, fait de traditions immuables, qui se voit envahi par les troupes du IIIe Reich lors de la Seconde Guerre mondiale. Petit à petit, les libertés disparaissent, le roi et son peuple courbent l’échine et acceptent l’humiliation. Jusqu’au jour où les Juifs sont obligés de porter l’étoile jaune…
Un roman court à lire comme une véritable parabole sur la responsabilité individuelle face aux événements collectifs.

 

Pour le 4/04/2024 :

 

LES IMPATIENTES (PRIX GONCOURT DES LYCÉENS 2020)

Djaili Amadou Amal

Prix Goncourt Des Lycéens 2020

À propos

«Patience, mes filles ! Munyal ! Telle est la seule valeur du mariage et de la vie.» Au nord du Cameroun, au sein des riches familles peules et musulmanes, la patience est la vertu cardinale enseignée aux futures épouses. Malheur à celle qui osera contredire la volonté d’Allah ! Entre les murs des concessions, où règnent rivalité polygame et violences conjugales, la société camerounaise condamne ces femmes au silence. Mais c’est aussi là que les destins s’entrelacent. Ramla, arrachée à son premier amour ; Safira, confrontée à l’arrivée d’une deuxième épouse ; Hindou, mariée de force à son cousin : chacune rêve de s’affranchir de sa condition. Jusqu’où iront-elles pour se libérer ?

 

LA SPLENDEUR DES LANSING

Edith Wharton

Traduit de l’ANGLAIS

À propos

« Susy avait la même échelle de valeurs que ces gens; elle parlait leur langage, même si elle en comprenait d’autres; elle avait soif des mêmes plaisirs qu’eux, même si elle n’ adorait pas leurs dieux. Mais, du jour où elle était devenue sa propriété, il avait élaboré au sujet de cette femme une conception qui répondait à un besoin de vénération profondément ancré en lui. » Susy et Nick Lansing passent leur voyage de noces en Italie chez des amis plus fortunés. Leur mariage d’amour et le pacte qui les lie ne sauraient souffrir de concessions ou de bassesses. Mais les idéaux peuvent-ils se heurter à la dure réalité du couple et de la vie mondaine ? Lorsque Suzy accepte un marché peu moral qui lui permet de faire partie de la jet-set, le conflit larvé qui les mine déjà se déclenche…
Dans ce roman flamboyant, passion et raison s’opposent toujours, orgueil et jalousie rencontrent inlassablement les caprices du destin.

 

L’IMPÉRATRICE DE PIERRE TOME 1

Kristina Sabaliauskaite

Traduit par MARIELLE VITUREAU

À propos

  1. Allongée sur son lit de mort, les yeux rivés sur les dorures qu’elle aperçoit au plafond à travers le baldaquin, la première impératrice de Russie crache du sang et sent ses forces l’abandonner. Guettant les battements de l’horloge qui la rapprochent de sa fin, elle se remémore la jeune fille qu’elle était et que rien ne prédestinait à prendre la tête d’un empire. Orpheline issue d’une famille lituanienne appauvrie, recueillie par sa tante puis vendue comme servante à la famille d’un pasteur, elle est mariée de force à un homme d’infanterie suédois avant d’être faite prisonnière par l’armée russe lors de la grande guerre du Nord. Devenue la blanchisseuse du feld-maréchal Cheremetiev, c’est par l’entremise de l’élégant Alexandre Menchikov, dont elle tombe éperdument amoureuse, qu’elle accèdera à la cour tsar Pierre le Grand. Se dessine alors le triangle amoureux plein de tensions et de doutes qui la mènera jusqu’au trône. Qualifiée par Voltaire de Cendrillon du XVIII? siècle, cette femme au destin fulgurant et à l’histoire méconnue est loin d’avoir vécu un conte de fées. Kristina Sabaliauskaite lui redonne vie à travers ce roman aux allures de tragédie grecque, qui fait aussi le portrait d’un tsar à la fois moderne et barbare, dont la sauvagerie n’a d’égal que la grandeur du pays qu’il entend réformer.

 

Ce roman de 400 pages et avec un second tome  a passionné 2 de nos lectrices de Plaisir de Lire Liliane et Jacqueline qui vous le proposent aussi.

NOS COUPS DE COEURS

Les Raisins de la colère est un roman de John Steinbeck publié en 1939. L’auteur reçoit pour cette œuvre le prix Pulitzer en 1940. L’intrigue se déroule pendant la Grande Dépression et le lecteur suit les aventures d’une famille pauvre de métayers, les Joad, qui est contrainte de quitter l’Oklahoma à cause de la sécheresse, des difficultés économiques et des bouleversements dans le monde agricole. Alors que la situation est presque désespérée, les Joad font route vers la Californie avec des milliers d’autres Okies (habitants de l’Oklahoma), à la recherche d’une terre, d’un travail et d’un avenir.

Ce roman met fin à la période la plus sociale de l’œuvre de l’écrivain américain et clôt, avec En un combat douteux (1936) et Des souris et des hommes (1937), ce que les critiques appellent parfois la « trilogie du travail » (labor trilogy) ou la « trilogie du Dust Bowl » (Dust Bowl trilogy).

Il figure à la 10e place dans la liste des cent meilleurs romans de langue anglaise du xxe siècle établie par la Modern Library en 1998.  Une adaptation cinématographique a été réalisée en 1940 par John Ford, avec Henry Fonda (la fin du film étant différente de celle du roman).

Les vertueux est dans la veine de Ce que le jour doit à la nuit, chef d’œuvre de l’écrivain algérien le plus connu en France. Un grand roman où des histoires personnelles racontent la grande Histoire. Du souffle, Yasmina Khadra en a. Et il en faut pour écrire cette fresque qui décrit avec beaucoup de justesse l’Algérie du début du XXe siècle qui commence à la veille de Première Guerre mondiale. Yasmina Khadra, confirme avec Les vertueux qu’il demeure un formidable conteur. Un grand roman populaire, dans le sens le plus noble du terme. Tout commence par un marché de dupes. Yacine, jeune berger très pauvre, se voit proposer un pacte par un caïd : il part en France faire la guerre à la place de son fils en échange d’une ferme pour ses parents. Dans une société féodale, le caïd « était à l’image du bon Dieu. Il pouvait faire d’un vaurien un notable et d’un insolent un gibier de potence, sauf qu’il était plus enclin à sévir qu’à gratifier ». Et voilà le jeune Yacine dans les tranchées à place du fils de Hamza. Quatre ans à se battre contre « les Boches » et à essayer de survivre. Son retour, Yacine l’imaginait comme une promesse de jours meilleurs. Mais on attendait de lui, le héros, de disparaître pour que l’usurpateur puisse apparaître en pleine lumière.

C’est un merveilleux conte que nous propose le romancier et homme de théâtre Cyril Gély. Celui d’un homme qui voue sa vie à la fabrication des violons à Crémone pendant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Être doué de ses mains ne suffit pas au jeune Antonio. Pour atteindre l’excellence il lui faudra, comme lui a expliqué son vieux maître Amati, comprendre pourquoi il le fait. Pour y parvenir le jeune Antonio, dont vous ne connaîtrez le nom qu’à la fin du roman, va voyager dans toute cette Italie du Nord qui nous fait tant rêver. À Mantoue, Vérone, Plaisance, Brescia. À Venise aussi car la Sérénissime domine la région même si les Vénitiens sont guerre avec les Turcs. Mais c’est dans les Dolomites qu’Antonio trouvera son secret, dans ces montagnes roses où l’on parle un italien mâtiné d’allemand. Antonio y découvrira non seulement des arbres qui donneront vie à ses instruments. Il serait dommage de louper ce roman constitué de courts chapitres, si faciles à lire. Un récit qui nous comble de bonheur en nous faisant découvrir des personnages attachants et qui sont en plus rentrés dans l’histoire.

Sources: 

Textes: www.wikipedia.fr

Images: 

Les raisins de la colère : première couverture aux éditions vikings 1939

Les vertueux:  couverture aux éditions AC Edition, Tunis

La fôret des violons : image crée par « Ombre et lumière »